Reggie Miller, l’éternel second

Que vous l’appeliez Reggie Miller ou le Knick Killer, ses tirs à 3 points ont fait de lui l’un des joueurs incontournables de sa génération. Mais, sa carrière pleine d’obstacles reste marquée par une absence : celle d’un titre de champion.

-Reggie Miller sous la tunique des Bruins de UCLA.

Reginald Wayne Miller nait le 24 août 1965, à Riverside en Californie. La trajectoire qui l’emmènera en NBA n’est pas toute tracée car les médecins lui avaient annoncé qu’il ne serait jamais en mesure de marcher correctement, suite à des complications osseuses aux hanches. Du fait de sa condition physique, il pouvait difficilement se balader et certainement pas courir ou sauter.

Cependant, grâce à sa croissance, ses jambes se sont redressées progressivement pour lui permettre de jouer au basketball avec sa famille et ses amis du voisinage. Il grandit dans les années 80, en tant que fan des Raiders et ayant Lester Hayes pour joueur favori, dans un environnement militaire où le basket devient un moyen de s’exprimer. Face à lui, Cheryl Miller, sa soeur d’un an son aînée, qui est considérée, aujourd’hui, comme l’une des plus grandes joueuses de basket de tous les temps.

-Reggie, et sa soeur Cheryl, après son dernier match de saison régulière avec les Pacers, contre les Chicago Bulls, le 20 avril 2005.

À présent tous deux introduits au Basketball Hall of Fame, Cheryl et Reggie ont passé leur enfance à s’entraîner ensemble et se tirer la bourre, malgré une avance considérable en faveur de l’ancienne joueuse des Trojans de USC. Le jeune Reggie développe, alors, sa mécanique de tir peu orthodoxe, à force de devoir éviter les contres de sa soeur. Et, malgré une progression remarquable avec l’équipe de son lycée, il est toujours dans l’ombre de Cheryl, qui est capable de marquer 105 points et de faire la Une des journaux lorsque son petit frère réalise la performance de sa saison avec 40 points. Mais, Miller parviendra tout de même à obtenir une bourse d’études, jouer pour l’université de ses rêves et devenir un Bruin de UCLA.

Toutefois, le destin à la Poulidor du numéro 31 ne s’arrête pas là car, s’il a pu faire ses classes dans cette université réputée, il n’était pas le premier choix et a dû compter sur le désistement d’une recrue star. Après une première année laborieuse, il devient un joueur incontournable de l’équipe et la cible des chants des supporters adverses, chantant le nom de sa soeur pour le décourager. À l’été 87, il se portera candidat à la draft NBA et jusqu’à nos jours, ses 2 095 points inscrits placent Miller parmi les 4 meilleurs marqueurs de l’histoire de l’équipe de basket de UCLA. Pas mal pour un second choix.

-Reggie Miller, tout juste drafté par les Pacers de l’Indiana.

Une fois de plus, l’histoire se répéta. Reggie Miller n’était pas le joueur attendu par les fans des Pacers de l’Indiana, ce soir de juin lorsque les Pacers le sélectionnèrent avec le 11ème choix. Steve Alford, le héros local, était celui qui avait les faveurs du public de l’Indiana. Comparé à Larry Bird, Alford adhérait à l’idée de rejoindre les Pacers à la suite de son titre de champion national, en 1987, avec l’université de l’Indiana. Ce choix attisa la colère des fans bien qu’ils assisteront, de près, à l’éclosion de l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la ligue.

Dans le Midwest des États-Unis, Reggie retrouve le train de vie calme de son enfance à Riverside. Plusieurs fois, son entourage le pousse à ne pas renouveler son contrat et partir dans de grandes franchises comme les Lakers mais son objectif était ailleurs, son objectif était de porter les Pacers de l’Indiana comme personne ne l’avait fait auparavant. Au cours de ses 18 saisons chez les Pacers, Reggie devient le bourreau des Knicks mais aussi le plus grand adversaire de Michael Jordan, frôlant l’exploit d’éliminer la grande équipe des Bulls lors des finales de la conférence Est, en 1998. Enfin, deux ans plus tard, les Pacers atteignent les finales NBA pour la première fois de leur histoire. Mais la marche est trop haute pour Reggie et ses coéquipiers qui s’inclinèrent 4-2, face aux Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant. Miller n’aura plus la chance de se battre pour un titre mais aura, assurément, marqué de son empreinte l’histoire des Pacers de l’Indiana. Au fil des années, Reggie Miller compilera 25 279 points, 4 141 passes, 1 505 ballons interceptés, 2 560 paniers à 3 points marqués ou encore 1 389 matchs joués. Et… oui, il mène chacunes de ces catégories, dans le livre des records des Pacers. Pas mal pour un second choix.

« Avec le recul, après 18 ans avec les Pacers, cela aurait été un peu bizarre de porter du vert. »

-Reggie Miller à propos de sa signature avortée chez les Celtics de Boston.

Retraité au terme de la saison 2004-2005, Reggie Miller aurait pu s’offrir une dernière danse et poursuivre le graal pour une dernière fois. À la fin du mois d’août 2007, l’arrière est contacté par Danny Ainge, alors manageur général des C’s, pour faire équipe avec Paul Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen et Rajon Rondo. Flatté par la proposition, Reggie Miller s’entraine trois semaines pour être à la hauteur du projet. Néanmoins, la période donnée semble être trop courte et il ne sent pas son corps capable de répéter les efforts nécessaires sur toute une saison, une saison qui se terminera par un titre de champions pour ces mêmes Celtics.

-Miller et Larry Bird, légende des Celtics. Leur collaboration aura hissé l’Indiana jusqu’aux finales NBA, la seule fois dans l’histoire de la franchise.

Reggie Miller n’était pas le plus rapide ni celui qui sautait le plus haut. Toutefois, sa détermination sans égal lui aura permis de tutoyer les sommets jusqu’à être nommé parmi les 75 meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA. En ce qui concerne l’aspect collectif, Miller aura transformé sa franchise qui, avant son arrivée, n’avait gagné qu’un pauvre match de playoffs. Pas mal pour un second choix.

Rechercher un article
Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer